Antonin Gerson

Ma démarche artistique s’exprime à travers des actions menées en réaction à des phénomènes de société comme les usages militaires du son ou encore à des phénomènes physiques comme le bruit blanc.

Ces actions sont motivées par l’envie de mettre en exergue certaines singularités ou absurdités qui me touchent. Afin de leurs faire atteindre leurs paroxysmes , j’ai souvent recours à la fiction qui me permet de créer des environnements, des situations et des personnages propices aux phénomènes sur lesquels je m’exprime. J’articule mon propos à travers des installations qui sont composées de formes multiples : sonore, photo- graphies, vidéos, sérigraphies et performance. J’utilise des objets, des outils ou du matériel sonore comme des câbles jacks, des pieds de microphones, des enceintes, des métronomes...

Ils peuvent jouer un rôle scénographique et devenir un support pour se dispenser d’un socle par exemple. Mais ils sont essentiellement la matière première de mes installations et leur apportent une dimension so- nore. Ces objets suggèrent une activité électro-acous- tique, ce qui me permet de m’en servir pour accentuer l’attention du spectateur sur son ouïe, parfois pour le leurrer.

Depuis quelques années, j’envisage l’exposition comme mon médium de base. Chacune de mes pièces peut exister indépendamment des autres, mais quand je réalise une exposition per- sonnelle, je considère celle-ci comme un ensemble, une seule installation. Analyser ces évènements sous toutes leurs coutures, suivre leurs échos et comprendre leurs propensions me conduit à collaborer avec différentes professions et savoir-faire : des scientifiques, des acousticiens, des pilotes d’avion de chasse...Ces collaborations ont un impact direct sur mon travail plastique. J’emprunte les codes et méthodologies scientifiques, militaires, pour retransmettre, archiver mes processus de recherches et de créations.