Forêt noire Pierre Demin
Les lourds imposent
Pierre Demin
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Pierre Demin

Depuis tout jeune, j’ai toujours dessiné des monstres. Aussi loin que je me souvienne, c’était le sujet principal de la majorité de mes dessins. Présent dans toute les cultures, sa forme à chaque fois différente ne l’empêche paradoxalement pas d’être une figure universelle, donnant corps aux peurs et incompréhensions qui agitent l’humanité.

De la même façon que le rituel visant à mimer les cornes du diables avec la main pour se protéger du mauvais sort, la représentation de la monstruosité constitue un moyen de repousser ce qui effraie. Parfois extraite du réel, parfois de rêves ou d’intuitions, les formes que je matérialise évoquent ce qui pour moi reste indicible, informe. L’animalité, les forêts et jungles, omniprésentes dans ma pratique, font echo au travail que produit l’inconscient, generant des formes simples symbolisant une pensée complexe, indomptée, sauvage.

Celle-là même qui me semble animer l’humanité depuis la nuit des temps.
Les masses de papier mâché déversées à même le sol prennent ainsi l’aspect d’un crocodile émergeant du béton, ou encore d’un cheval pris dans une gangue de plâtre. Ces dessins et sculptures organiques répondent à des installations composées de structures minimales, privée des éléments qui les rendaient fonctionnels mais reprenant les dimensions normalisées de structures, tel un trampoline ou une balançoire dont il ne reste plus que le squelette. Les pièces se répondent les unes aux autres dans un dialogue qui se veut ouvert à une libre interprétation.

Certaines formes y sont devenues récurrentes, bien que les médiums que j’emploie varient avec chaque projet, et qu’avec le temps, certains y ont pris une place toute particulière.

L’usage exclusif de matériaux pauvres caractérise mes réalisations. Produisant très souvent à partir de matériaux de recupération, parfois empruntés au BTP, ou en utilisant des techniques liées à la construction, ou encore du papier mâché, communément vu comme étant une pratique « d’amateur », les matières se métamorphosent, prenant l’aspect de l’os, de la roche, de la boue ou du marbre. Les pièces se constituent presque d’elle mêmes dans un processus de destruction/réparation, générée par l’angoisse de l’imminence d’un effondrement, d’une catastrophe. Ainsi l’action des éléments, la gravité, le feu, l’effacement, ou même la putréfaction contribuent à la constitution de l’oeuvre.
L’urgence à agir se manifeste dans ma pratique par l’urgence de créer, impulsivement, dans des phases de production assez courtes.
Cette pratique spontanée, expression d’un ressenti immédiat, constitue un exutoire, une manière d’interroger ce sentiment d’absurdité qui a interrogé maints artistes au fil des siècles. Et ainsi, en représentant mes monstres, de puiser dans le chaos la force de l’apprivoiser.

Œuvres

Forêt noire Pierre Demin
Les lourds imposent

Curriculum vitae

Expositions

2018
Exposition collective
Ecole des Beaux-Arts de Nantes/st-Nazaire
2013
ACOPERDU
Galerie Gare XP Paris 14ème
2011
IMPOSTURES
Exposition collective
Espace des Arts sans frontières Paris 19ème
2010
MAUVAIS GENRE
Exposition collective
Espace des Arts sans frontières Paris 19ème

Formations

2018
Second cycle parcours Faire Oeuvre Ecole des Beaux‐ Arts de Nantes/st‐Nazaire
Obtention du DNSEP avec felicitation du jury.
2015
Premier cycle ‐ DNAP Ecole des Beaux‐Arts de Nantes/
st‐Nazaire
2013-2014
Master 1 Art et Enseignement Obtention du CAPES d'Arts Plastiques
Université Paris 1‐La Sorbonne UFR 04
2012-2013
Master 1 Art de l’Image et du Vivant Université Paris 1
la Sorbonne UFR04
2009-2012
Licence Arts Plastiques et Sciences de l’Art Université
Paris 1 la Sorbonne

Presse

Contact

Tel +336.85.17.35.62

Pierre.demin@hotmail.fr

Crédits

© Pierre Demin