Camille Coléon

C’est à travers une atmosphère sensible, inspirée de notre environnement, que l’univers plastique de Camille Coléon interroge des notions d’anthropocène et d’anthropologie.
Avec différentes démarches performatives ou sculpturales, des sujets d’études liés à l’architecture et à la culture matérielle se développent. Ces études se mobilisent autour d’une curiosité instinctive : Quel impacte le temps et la pesanteur ou ce qu’on pourrait appeler l’invisible physique du monde engendre dans la vie quotidienne de l’homme ?

Pour faire exister ces expériences plusieurs protocoles de constructions se sont mis en place comme la création de mécanismes pour suspendre des objets du quotidien. Cela facilite le dépôt du plâtre projeté et met ainsi en évidence l’impact de la gravité qui se fige dans la matière.

Des formes intrigantes se présentent alors comme des sculptures informelles et essayent de définir une relation poétique autour de leur nouvel usage. La fonctionnalité première s’efface lentement dans cette gangrène et laisse apparaitre des courbes et des volumes témoins du temps qui passe. Au sein d’un milieu entouré d’objets implantés dans ce qu’on appelle une culture matérielle, comment s’interroger sur les capacités instinctives de construction de l’homme ?
Sans parler de détournement d’oeuvres d’art ni de recherches autour de son recyclage, le “matérialisme” s’inscrit dans un contexte “multifacette”, reflet de phénomènes historiques, anthropologiques, sociaux et commerciaux.

Un espace d’exposition artistique pourrait définir à son tour un contexte en chantier. Que peut-on construire comme forme architecturale avec ce qui nous entoure ? En regroupant des objets sélectionnés pour exploiter leur potentiel ou bien simplement des chutes de matériaux divers inexploitables seuls, on peut créer en les recouvrant de mortiers, des ossatures. Inspiré dans l’architecture par les symboles représentatifs du passé, les structures prennent forme à partir des matériaux qui la composent. Elles peuvent parfois être fragiles et sont principalement in situ. Celles-ci ont pour objectif de définir et d’établir des installations exposées à faire naufrage et à être anéantie pour laisser une place au renouveau. Tant dits que d’autres objets comme les roches artificielles deviennent dans certaines recherches un matériau encore à explorer comme outils de construction. Toutes ses différentes recherches tendent à être étudiées toujours plus en profondeur.